Quelques conseils de lectures avant la coupe du monde, et même pendant.
Paul Dietschy « « Histoire du football » (Perrin) Et avec David-Claude Kemo-Keimbou « L’Afrique et la planète football » (E/P/A)
Auparavant, si vous désiriez vous initier à l’histoire du football, les ouvrages pionniers d’Alfred Wahl ( Les archives du Football. Sport et société en France (1880-1980), et La balle au pied, le tout chez Gallimard) demeuraient, et restent encore, les passages obligés. Néanmoins la somme que vient de publier Paul Dietschy complète désormais l’offre avec un pavé essentiel de près de 620 pages, capitalisant l’ensemble du défrichage historiographique réalisé depuis une quinzaine d’années, notamment à l’aide d’exemples ne se limitant plus, comme trop souvent, à l’Angleterre ou la France. L’occasion également de rappeler sa participation à l’ouvrage de référence sur le cas africain, richement illustré, et qui vient évidemment d’être réédité.
Bruno Heckmann « Un footballeur » (Belfond)
Quitte à lire un roman de circonstance, celui-ci explore au moins une des facettes les plus maltraitée (et mal traitée) de l’univers du ballon rond, surtout en France. Autrement dit, le foot amateur, ses millions de pratiquants toute fédérations confondues, ses passionnés pas toujours sympathiques, ses bénévoles du dimanche et ses gars qui ont tous failli passer pro. Le foot d’en bas sans Zahia mais sans Thiriez.
Régis Debray « Dégagements » (NRF/Gallimard)
Avec un titre pareil, la tentation était trop grande de saisir la perche métaphorique. Et avouons-le, même si le démiurge de la médiologie s’amuse parfois du football et de sa place actuelle dans le champ mutant de la société des signes médiatiques, il n’est pas franchement question du ballon rond, mais plutôt occasionnellement de ses incursions dans les petites affaires du grand monde. Pour le reste, ce recueil d’impressions et de réflexions au coin du feu proustien constituera un excellent remède et contrepoison à la profonde mélancolie élégiaque qui ne tardera de vous gagner un soir de France-Uruguay.
Lionel Koechlin « Le football punk » (Alain Beaulet)
Une petite Bd qui enfonce le clou anarchiste dans le cercueil du foot business et chauvin. Football Uber Alles (Dead Kennedys RIP).
Olivier Pourriol « Eloge du mauvais geste » (NIL)
Nous l’avons largement dit et répété, l’un des grand intérêt du football dit populaire tient dans la forte propension de ses héros à savoir tricher (c’est pour cette raison que Thierry Henry ne représente pas fondamentalement un grand de l’arnaque footballistique, mais plutôt un bon gestionnaire du fond commerce des bleus s’essayant à l’escroquerie comptable pour équilibrer le budget devant le fisc télévisuel). Laissons le fair-play à la bourgeoisie, et les alibis politiques à Pascal Boniface.
Anastassia Tsoukala « Hooliganisme en Europe » (Athéna)
Le hooliganisme ne constitue pas seulement un sujet porteur, qui permet aux journalistes sportifs des grands quotidiens de se prendre au sérieux de temps en temps et au autres de parler sport sans honte. Depuis longtemps les sociologues se sont penchés sur cet étrange objet du désir de violence chez les supporters. Souvent mis à contribution pour fournir ensuite éléments de réponse et solutions, ils peuvent en retour légitimement avoir l’impression de servir des cache-sexes scientifiques à des logiques de plus en plus répressive et surtout inefficaces. L’ouvrage d’Anastassia Tsoukala possède l’immense mérite de synthétiser l’ensemble des ces recherches, notamment anglo-saxonnes ( peu connues chez nous), sur le sujet et de tisser quelques pistes d’interprétations intéressantes autour du « consensus de la sécurité ».
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