Parfois, l’actu du foot ressemble à une mauvais blague. A Metz, les plus antiracistes des supporters français sont poursuivis pour avoir déployé une bâche anti-nazis en étant accusés d’apologie du troisième Reich. Décryptage d’une bavure...
Nicolas Kssis-Martov
Les événements qui se sont déroulés à Saint-Symphorien vendredi dernier devraient conforter ceux qui, dans les tribunes, ne croient guère en la volonté de concertation des présidents de club ni des forces de police avec les associations de supporters, aussi bien intentionnées soient-elles. Pour résumer l’affaire, quatre membres de la Horda Frenetik, groupe plutôt réputé, voire détesté pour cela, dans le monde ultra pour ses engagements, et ses bâches, antiracistes et antifascistes, ont été arrêtés, l’un d’entre eux a été frappé par les policiers à en croire ses compagnons, pour avoir « introduit, porté ou exhibé (…) insignes, signes ou symboles rappelant une idéologie raciste ou xénophobe en l’espèce une croix gammée dans une enceinte sportive ». De fait il s’agissait d’un drapeau représentant un poing brisant une svastika et avec l’inscription “gegen nazis” (traduction “contre les Nazis”). Personne n’avait apparemment choisi allemand première langue parmi les membres des forces de l’ordre ni de la sécurité du stade !
Le club n’a ensuite rien trouvé de mieux que de porter plainte. Plainte qu’il a retirée depuis en chargeant les policiers et en expliquant qu’il avait seulement suivi les recommandations de la LFP en la matière, mais que « toutefois, après étude du dossier, considérant à la fois la fragilité des charges soulevées à l’encontre des individus interpellés et les valeurs fondamentales du groupe Horda Frénétik 1997 qui tend à lutter contre le racisme depuis sa création, les dirigeants du Football Club de Metz ont logiquement décidé de retirer cette plainte ».
Du côté de la Horda, l’ensemble des membres reste sous le choc de ce délire kafkaïen digne d’un sketch des Monty Python : « Il s’agissait d’un match à domicile, avec des policiers qui nous connaissent, tout comme les responsables du club d’ailleurs. Le FC Metz peut retirer sa plainte, la procédure continue et ces quatre membres de notre groupe sont interdits de stade jusqu’au procès. On voudrait dissuader les gens de lutter contre le racisme, on ne s’y prendrait pas autrement. Et cela en pleine semaine du FARE (Football against racisme in Europe)... »
Un sujet de plus qu’on oubliera de traiter durant les états généraux du football ?
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